De la fourche à la fourchette, ou plutôt à la petite cuillère. La marque de produits infantiles Babybio, a commercialisé une première recette de petits pots pour bébés, élaborée à partir de produits issus de ses propres fermes. Progressivement, la marque du groupe Vitagermine prévoit de les intégrer dans 5 autres références de sa gamme déjà existante. Pour souligner la différence de ces nouveaux produits, Babybio a notamment retravaillé la charte graphique de ses packagings, misant sur des tons monochromes et plus naturels, afin d’évoquer l’idée d’authenticité et de terroir.
Sécuriser une partie de ses approvisionnements
En ajoutant la corde de “producteur” à son arc, Babybio y voit« une manière de renforcer sa démarche dans la création de filières biologiques françaises », indique-t-elle. C’est aussi un bon moyen de sécuriser une partie de ses approvisionnements en priorisant la culture d’ingrédients bio peu cultivés en France et inédits, voire inexistants pour certains, dans l’alimentation infantile.
En effet, si Babybio a privilégié dans un premier temps la culture de pommes de terre, de courges, de butternut et de potimarron vert, elle a testé la culture de variétés anciennes de légumes comme le potiron rouge vif d’Etampes, de la courge violina, la courge sucrine du Berry, ou encore la courge longue de Nice. Suite à ces tests, Babybio a sélectionné quelques unes de ces variétés qu’elle intégrera dans ses produits l’année prochaine. Pour l’heure, sa première recette à 100% issue de ses fermes, est composée de butternut et de potimarron vert. Elle est d’ores et déjà disponible en magasins biologiques, pharmacies et sur Internet.
Agriculture de conservation et agroforesterie
Afin de produire ses propres légumes, Babybio a jeté son dévolu sur deux fermes dans le Pays de la Loire, de 38 hectares chacune, rachetées en 2019. La première est située à Crosmières et présente la particularité de pratiquer une agriculture de “conservation”, qui s’inspire des principes de la permaculture. Le travail de la terre, comme le laboure, y sont limités pour favoriser la couverture naturelle des sols. « Une démarche qui assure leur maintien via le développement du système racinaire, leur enrichissement naturel en nutriments, tout en favorisant la biodiversité », fait valoir Babybio.
Quant à la seconde ferme, située à Miré, elle favorise une culture en agroforesterie, qui constite ici à associer les arbres avec les cultures et – ou – les animaux sur une même parcelle. Des choix qui sont aussi de la part de Babybio, un engagement en faveur de la valorisation de ces méthodes agricoles, qui bénéficient d’un engouement croissant, mais qui restent encore peu développées en France.
Continuer à se différencier
Alors que le marché de la nutrition infantile est en berne depuis plusieurs années consécutives (-0,9% en valeur et -5,8% en volume en 2019 – source IRI), Babybio affirme avoir généré le plus gros chiffre d’affaires additionnel parmi les marques bio l’année dernière, à la fois sur les laits infantiles et sur la babyfood. La marque revendique une part de marché en valeur de 31,8% de l’offre totale bio, qui pèse près de 20% de la catégorie nutrition infantile.
Face à elle, des mastodontes de l’agroalimentaire comme Nestlé, Blédina (Danone), mais aussi des marques d’envergure plus modeste mais non moins dynamiques comme Hipp, ou encore Good Gout et Holle, avec lesquelles Babybio doit se démarquer, notamment par l’activation de facteurs d’innovation complémentaires au bio tels que le local ou encore des méthodes de production œuvrant au maintien de la biodiversité.