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Le marché bio pourrait ne pas renouer avec la croissance avant 2024

Publié le 15 décembre 2022
Le marché bio pourrait ne pas renouer avec la croissance avant 2024

Crise du pouvoir d’achat, perte de repères des consommateurs face à la multiplication des labels alternatifs, incertitudes sur le soutien des pouvoirs publics à la filière biologique… les raisons qui expliquent le retournement du marché bio pourraient bien continuer à impacter le secteur l’année prochaine encore, si bien qu’un retour à une croissance des ventes ne pourrait intervenir qu’à partir de 2024, anticipe l’institut Xerfi qui vient de publier une étude intitulée « Marché du bio : comment survivre à la crise ? Refondre les stratégies des acteurs pour reconquérir les consommateurs à l’horizon 2024 ». Selon les estimations de l’institut, 2023 serait une année de stagnation pour le bio, et 2024 verrait ainsi les ventes de produits biologiques progresser légèrement, de 2%.

Dans ce contexte, Xerfi anticipe une augmentation des défaillances, qui seront autant d’opportunités d’acquisition pour les réseaux les plus robustes. « Les alliances à l’achat entre les acteurs les plus offensifs seront également d’actualité. Dans les deux cas, il s’agit de renforcer son pouvoir de marché auprès des fournisseurs et d’améliorer sa compétitivité-prix pour reconquérir les consommateurs », note Xerfi, qui qualifie la période qui s’ouvre de « charnière pour la filière ».

Vers un changement de cap stratégique pour certains spécialistes ?

Dans le réseaux des enseignes spécialisées, deux stratégies différentes pourraient progressivement s’affirmer. D’une part, certains spécialistes pourraient opter pour la poursuite d’une logique de volume et de prix, quand d’autres choisiraient de tenir leur ligne stratégique initiale. Pour ces derniers, Xerfi estime que l’exercice « sera de plus en plus difficile ». « C’est la stratégie de Biocoop depuis des années. Le leader du bio (…) pourrait alors continuer à se démarquer avec sa posture de militant favorable à une agriculture biologique raisonnée, au risque de se retrouver chef de file d’un mouvement qui comptera de moins en moins d’adeptes ».

Perte de son statut de relais de croissance en GMS

Face à la posture adoptée par les enseignes de grande distribution, qui oscillent entre une réduction de l’offre de bio en magasins, la fermeture des enseignes spécialisées à leur nom (Marché Bio E.Leclerc, Carrefour Bio, Auchan Bio), la réorganisation des rayons (abandonnant parfois certains corners dédiés) et une multiplication des promotions, Xerfi estime que le bio risque de perdre son statut de relais de croissance. « Alors les GSA pourraient se tourner vers les produits frais, locaux et les circuits courts (…) moins chères, acceptables sur le plan du développement durable et plébiscitées par les consommateurs ». Inévitablement, une orientation en ce sens aurait un effet boule de neige sur les producteurs bio, mais aussi les distributeurs, reléguant le bio à un marché de niche et menaçant la survie de l’ensemble de la filière.

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François Deschamps
Rédacteur en chef de Plan Bio

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