Avec un chiffre d’affaires total estimé à 850 millions d’euros en 2023, le marché du vrac retrouve (enfin) des couleurs, s’inscrivant dans une hausse de +6,9% par rapport à 2022. Il pèse désormais l’équivalent de ce qu’il représentait en… 2018, avant d’être durement impacté par la crise du Covid-19.
A l’occasion du salon du vrac, qui s’est déroulé les 13 et 14 mai, l’association Réseau Vrac et Réemploi , le cabinet de conseil Deloitte avec le concours de Citeo et Léko, ont dévoilé le premier baromètre économique national portant sur la filière du vrac et du réemploi des emballages en France. Une filière en pleine construction sur le territoire, avec des initiatives qui ne manquent pas, tant sur l’amont que l’aval mais qui, pour continuer à vivre et pérenniser son modèle, doit désormais « passer à la phase d’industrialisation », a notamment souligné Clara Mottier, coordinatrice du baromètre et senior manager chez Deloitte.
État des lieux du vrac et du réemploi en France, à travers les principaux chiffres clés, provenant du baromètre bâti grâce à 56 acteurs différents qui ont été interviewés, issus des différents segments de l’industrie du vrac et du réemploi.
Les magasins bio, plus avancés sur le réemploi tous circuits confondus
- La France compte environ 10 000 points de vente équipés de vrac : 865 épiceries vrac, 2800 magasins biologiques, plus de 7 000 magasins de la grande distribution
- 85 % Des commerces adhérents de Réseau Vrac et Réemploi notent une stabilisation ou une hausse de la fréquentation journalière dans les commerces vrac sur juillet-décembre 2023 (vs même période en 2022, dont la proportion s’élevait à 58 %)
- Les acteurs interrogés ont installé en tout plus de 30 000 équipements de vrac sur l’ensemble du territoire français et ce depuis déjà 2011.
- En GMS : 36 références vrac sont installés en moyenne, et 11 références réemploi (2023)
- En magasins bio spécialisés : 590 références vrac sont présentes en moyenne, et 100 références réemploi (2023)
- Les magasins spécialisés vrac comptent en moyenne 1200 références vrac, et 20 références réemploi (2023)
Un taux de retour des contenants variable selon le circuit de distribution
- La France compte environ 1 000 points de collecte de contenants (2023). Dans les prochaines années, on pourrait en dénombrer plus de 15 000.
- L’an passé, plus de 13 millions d’emballages réemployables ont été collectés
- Le taux de retour moyen d’un emballage s’élève à 35%, et pour 2024, l’objectif visé s’élève à 62%
- La livraison à domicile affiche le taux de retour moyen des emballages le plus élevé (87%), suivi des drives spécialisés dans le vrac et le réemploi (80%). Les magasins biologiques ont un taux de retour moyen des emballages de 47%. Ce chiffre atteint 35% au sein des magasins spécialisés dans la vente en vrac. Enfin, les GMS présentent le taux le plus bas de taux de retour moyen avec ‘seulement’ 15%.
Une capacité annuelle de lavage de contenants portée à 300 millions
- En France, on recense 60 centres de lavages de contenants
- 12,5 millions d’emballages ont été lavés et remis sur le marché (2023). A date, si les centres de lavage tournaient à plein régime, plus de 300 millions de contenants pourraient être lavés chaque année.
- Le taux moyen de rejet avec lavage (mauvaise identification des emballages, cassures, etc) s’élève à 4%
- La mise en rebus moyenne après lavage, pour des raisons de défauts physiques par exemple, atteint 15%
Une filière pourvoyeuse d’emplois
- Le vrac et le réemploi totalisent 9 000 emplois équivalent temps plein (2023)
- La filière du réemploi en compte 700 (distributeurs et opérateurs hors CHR)
- Plus de 20 000 emplois potentiels pourraient être générés par la filière du vrac et du réemploi dans les prochaines années.