L’année 2021 va-t-elle être une année maussade pour les magasins bio spécialisés ? A l’occasion d’une intervention dans le cadre du salon Natexpo, l’institut Biotopia a livré les grands chiffres dont il dispose sur l’activité des GSS bio, et selon ses estimations, si le premier trimestre de l’année était placé sous le signe d’une légère croissance (+1%), les deuxième et troisième trimestres sont marqués par des baisses de chiffre d’affaires, respectivement de -12% (T2) et -3% (T3). Voici les grands chiffres du secteur qui montrent, pour certains, les difficultés que peuvent traverser les distributeurs depuis le début de l’année 2021.
- 42 euros : c’est le panier moyen constaté en magasins bio, à fin septembre 2021. Sur le seul mois de septembre, il s’est établi à 38,5 euros, contre 42,1 euros en 2020. Il faut toutefois souligner que depuis le début d’année, le panier moyen est plus élevé que celui de 2019 sur la même période.
- La fréquence d’achat connait un recul par rapport à 2019. Au mois de septembre dernier, les acheteurs se rendaient en magasins biologiques environ 4,1 fois, contre 4,5 fois en 2019.
- 88,3% : c’est le poids de l’alimentaire dans l’activité des magasins bio à la fin du mois de septembre. Cette part ne cesse de progresser (86,4% en septembre 2019 et 87,6% en 2020 à la même période), et se fait au détriment du non alimentaire.
- La part des fruits et légumes dans les ventes alimentaires diminue de 1 point par rapport à 2020 (CAM septembre 2021). « La stratégie des magasins bio et des GMS est toujours axée sur la zone marché qui comprend notamment les fruits et légumes. Mais ces derniers ne se portent pas très bien en termes de fréquence d’achat, ce qui dénote un problème d’attractivité générale des magasins bio », a commenté Loïc Danel, directeur général de Biotopia Insight.
- 5,2% : il s’agit du poids du non alimentaire dans les ventes des magasins bio à la fin du mois de septembre 2021. Cette part n’a cessé de diminuer depuis 2019, passant de 6,7% il y a deux ans, à 5,6% en 2020.
- Tendance : L’évasion des clients des magasins spécialisés ne se fait pas uniquement vers les GMS. les consommateurs fragmentent de plus en plus leurs achats selon le bénéfice que leur apport chaque circuit. Et dans ces circonstances, le grand gagnant est le canal Web, notamment les pure players (Greenweez, La Fourche, Kazidomi, Aurore Market…) qui gagnent du terrain.
- 6% des achats réalisés en GSS bio (CAM Juin 2021) sont effectués via le-commerce. Cette part est en progression de 2 points par rapport à 2019.
- 63% : il s’agit de la proportion de clients qui achètent en magasins biologiques pour la qualité des produits qu’il y trouvent. 58% d’entre eux y vont pour la confiance qu’ils ont dans les enseignes de la bio, 52% pour le choix des produits, et 4 clients sur 10 affirment y faire leurs courses pour la proximité du magasin. Il convient ici de souligner que seuls 2 clients sur 10 se rendent en magasins bio pensant ainsi réduire leur impact environnemental, ce qui pourrait signifier que la dimension écologique n’est pas nécessairement la plus pertinente à mettre en avant auprès de ces clients.
- Près de 40% des acheteurs en magasins biologiques se disent insatisfaits de l’offre dite locale proposée par les enseignes bio.
- 44% des clients des magasins bio se déclarent insatisfaits des prix pratiqués en points de vente. Non pas qu’ils les trouvent trop élevés, mais ils déplorent plutôt de ne pas avoir les moyens d’effectuer l’intégralité de leurs courses en GSS bio.
- Les MDD poursuivent leurs progression en magasins. Ainsi, le poids des MDD en valeur atteint désormais 6,1% (CAM Juin 2021) dans l’alimentaire, soit 0,7 point de plus que l’an passé (5,6%). En intégrant le non alimentaire, les MDD représentent 5,7% du chiffre d’affaires des magasins biologiques contre 5,3% l’année dernière. Selon Biotopia, elles pèsent 34,5% de l’activité de l’enseigne La Vie Claire, 7,2% chez Biocoop, 6,9% chez Naturalia et 5,7% chez naturéO.
- 9,3% : c’est, en moyenne, la part du vrac dans les ventes des magasins bio. 74% des consommateurs en GSS bio ont acheté au moins un produit en vrac au CAM Juin 2021, contre 70% un an plus tôt. Le vrac prouve ainsi son dynamisme, mais beaucoup de clients affirment manquer d’informations lorsqu’ils achètent ce type de produits, notamment s’agissant des dates de péremption ou encore des modes de cuisson des aliments qu’ils achètent. Il faut en outre noter que la part du vrac dans l’activité des distributeurs est variable d’une enseigne à l’autre. Ainsi, les champions en la matière sont dans l’ordre, Biocoop (10,5%), Satoriz (9,7%), et So.Bio (9,2%).
- 70% des produits achetés en vrac appartiennent à la catégorie de l’épicerie sucrée. L’entretien et les boissons représentent à peine 2% du chiffre d’affaires du vrac, mais ont plus que triplé depuis 2019.