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Prosulfocarbe : la Fnab dénonce (encore) l’inaction de l’Etat face à la contamination des champs bio

Publié le 28 novembre 2024
Prosulfocarbe : la Fnab dénonce (encore) l’inaction de l’Etat face à la contamination des champs bio

Le ras-le-bol des agriculteurs bio face à l’inaction des pouvoirs publics commence de plus en plus à se faire ressentir. Cette fois, c’est sur le sujet d’un herbicide très utilisé en France, le prosulfocarbe, que les producteurs montrent les crocs. Très volatil, le prosulfocarbe a la fâcheuse tendance à contaminer les champs voisins lors des épandages, qu’ils soient conventionnels ou bien entendu biologiques. Et année après année, c’est le même schéma qui se répète, les cultures de sarrasin bio dont les récoltes s’opèrent généralement au cours de la même période que les épandages de prosulfocarbe – en automne -, en sont les victimes. De même que leurs exploitants.

Plus d’un demi million d’euros de pertes pour les producteurs bio

Cette année pourrait être particulièrement mauvaise puisque la moitié du sarrasin bio n’était pas récolté en octobre 2024 à cause des pluies, alors que l’essentiel des traitements au prosulfocarbe avaient déjà eu lieu. Selon la fédération nationale d’Agriculture biologique (Fnab) qui s’appuie sur les données des organismes certificateurs et de quelques collecteurs, 400 récoltes biologiques ont ainsi été contaminés depuis 2018 avec à chaque fois, des pertes financières majeures pour les exploitations, estimées à plus d’un demi million d’euros entre 2020 et 2022.  On nous avait promis l’an dernier une indemnisation avec la hausse des taxes sur les pesticides et finalement tout a disparu avec les mobilisations agricoles. On nous balade depuis quatre ans, ça ne peut plus dure », affirme Philippe Camburet, président de la FNAB, et producteur de sarrasin contaminé.

Série de mobilisations à venir

Face à ce constat, la Fnab n’entend pas rester les bras croisés et a décidé de se mobiliser pour faire interdire l’herbicide en question. La fédération promet une première mobilisation jeudi 28 novembre à 14h devant la Direction départementale des Territoires (DDT) de l’Yonne, à Auxerre. Parallèlement, la Fnab maintient ses actions juridiques engagées avec l’ONG environnemental Générations futures depuis 2023 pour faire interdire la molécule. Une cagnotte a même été mise en ligne dans le but de soutenir la stratégie juridique.

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François Deschamps
Journaliste - Partner

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