Quelques jours seulement après l’annonce de Danone de retirer le Nutri-Score de plusieurs de ses marques de produits laitiers telles que Danonino ou Actimel, en raison du durcissement de ses critères de notation, une étude de grande ampleur coordonnée par l’Inserm confirme la validité et la pertinence du nouvel algorithme du Nutri-Score, en cours de déploiement cette année.
Pour cette étude, menée conjointement par l’Inserm, l’Inrae, le Cnam, l’Université Sorbonne Paris Nord, l’université Paris Cité et le Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC), publiée le 11 septembre dans la revue Lancet Regional Health Europe, les chercheurs se sont appuyés sur un large échantillon de population, réparti dans sept pays européens.
Aliments mal notés, risques de maladies cardiovasculaires augmentés
Les analyses incluent également les 345 533 participants de la cohorte européenne EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) suivis entre 1992 et 2010. Résultat : « la consommation d’aliments moins bien notés sur l’échelle du Nutri-Score accroît le risque de maladies cardiovasculaires et en particulier d’infarctus du myocarde et d’AVC », indique le rapport.
Ce n’est pas la première fois que les chercheurs s’intéressent au lien entre le Nutri-Score et le risque de survenue de maladies cardio-vasculaires. Depuis son adoption en France en 2017, plus de 140 publications en Europe ont démontré l’efficacité du logo et de ses cinq couleurs s’agissant de caractériser la qualité nutritionnelle des aliments ou encore d’accompagner les consommateurs dans leurs achats alimentaires.
Particularité de cette étude, au-delà de la robustesse de sa méthodologie : elle s’est penchée sur le nouvel algorithme du Nutri-Score. Depuis le 1er janvier 2024 en effet, son mode de calcul a changé. Les catégories comme les boissons sucrées, les huiles, les viandes ou encore les produits ultra-transformés, sont davantage pénalisées par le nouveau système de notation.
La pertinence du Nutri-Score comme outil de santé publique
Cette évolution, issue d’un travail conjoint entre les sept pays européens engagés en faveur du Nutri-Score (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse), doit permettre une meilleure appréciation nutritionnelle des produits au regard des évolutions de l’offre alimentaire mais également des modes de consommation.
« Ces résultats, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score et l’algorithme qui le sous-tend, confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques », affirme Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche Inserm. De quoi accroître la pression sur les industriels qui ont fait le choix de ne pas afficher le logo sur leurs produits.