A la rentrée prochaine, le gouvernement devra présenter sa loi d’orientation agricole, qui doit permettre d’apporter des solutions sur les thèmes de la formation, mais aussi de la transmission des fermes et d’installation des jeunes agriculteurs, ainsi que d’adaptation face au changement climatique. Afin de concilier le renouvellement des générations – 130 000 candidats doivent être trouvés dans les prochaines années -, avec l’urgence écologique, en favorisant l’installation en bio, la fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) a présenté à l’occasion d’une conférence de presse 5 propositions concrètes, qui doivent permettre de mieux prendre en compte l’agriculture biologique, ses spécificités, et répondre aux attentes d’une frange de nouveaux entrants dans le domaine agricole, qui souhaitent s’installer non pas en conventionnel mais bel et bien en bio.
Former les jeunes, le préalable nécessaire à une massification de la bio
Selon la Fnab, le contenu des formations initiales, cadré par le ministère de l’agriculture et les établissements agricoles, ne permet pas une vraie montée en compétences sur l’agriculture biologique. « Aujourd’hui on ne peut pas dire qu’un jeune qui voudrait s’installer en bio trouve la formation dont il a besoin dans l’enseignement agricole », déclare Thomas Montagne, référent enseignement à la FNAB.
• Mesure 1 : intégrer dans le référentiel de formation de l’enseignement agricole un module obligatoire sur la Bio de 3h par semaine minimum.
• Mesure 2 : intégrer de facto les structures spécialisées sur l’agriculture biologique dans le parcours officiel à l’installation
Faciliter l’accès au foncier pour les porteurs.euses de projet biologiques.
Si la loi de 2014 prévoit que les SAFER peuvent préempter des terres en bio afin de les rétrocéder en priorité à des porteurs.euses de projet bio, cette réalité ne recouvre que 40% des surfaces, puisque la majorité des terres sont en fermage.
• Mesure 3 : modifier le code rural pour que cette règle soit élargie à 100% des terres agricoles et que les porteurs.euses de projets bio soit prioritaires au moment de l’attribution des autorisations d’exploiter.
Donner de la visibilité aux jeunes sur les enjeux climatiques pour la Bio
L’agriculture biologique souffre d’une sous prise en compte dans l’ensemble des dispositifs publics. C’est vrai concernant les outils d’aide à la décision mais aussi concernant la recherche.
• Mesure 4 : adapter les diagnostics climatiques obligatoires lors de l’installation aux systèmes bio et au-delà de la question du stockage de carbone.
• Mesure 5 : Mieux caractériser la capacité de la bio à faire face au changement climatique en finançant des projets de recherche dédiés.