Emily Mayer directrice des études chez Circana nous le confiait il y a quelques jours, l’Agence Bio le confirme aujourd’hui : la dynamique des ventes de produits AB est en net recul en grande distribution. Les ventes valeurs dans ce circuit ont reculé de 5 % sur le premier semestre de l’année là où elles ont progressé de 8,4 % dans le réseau spécialisé et de 3 % en vente directe.
Dans les rayons des hypermarchés et supermarchés, le nombre d’assortiments bio affiche une baisse de 8,7 % au premier semestre 2024. Conséquence : leur taux de pénétration dans le circuit conventionnel diminue, atteignant 4,4 % au premier semestre 2024, soit 0,3 point de moins que sur la même période l’année précédente.
Le nombre d’exploitations bio en augmentation
Pour Jean Verdier, président de l’Agence Bio, ces chiffres sonnent comme une très mauvaise nouvelle : « La diminution de l’offre bio dans les grandes et moyennes surfaces entraine un déclassement des produits et une baisse de la rémunération des producteurs ». Le constat est d’autant plus préoccupant que depuis le début de l’année, près de 1 200 exploitations agricoles supplémentaires sont installées en bio, indique l’agence.
« On sent sur le terrain, l’appétit des producteurs certifiés AB ou susceptibles de s’engager dans une démarche de conversion, confirme Jean Verdier estimant qu’il est essentiel de leur assurer des débouchés. « La place du bio dans l’assiette détermine directement la préservation du trésor national que constituent les 61 000 fermes bio françaises ». La balle est dans le camp du circuit conventionnel.