Si les produits biologiques ont réussi, au cours des 20 dernières années, à séduire de plus en plus de Françaises et de Français, force est de constater que parmi ces derniers, certains continuent de nourrir une certaine défiance vis à vis du caractère vraiment biologique des produits labellisés. Par ailleurs, selon le dernier baromètre annuel de l’Agence Bio, en 2022, la part de ceux qui doutent de la réalité du bio a progressé de 17 points entre 2021 et 2022. Le sujet de la réassurance des consommatrices et des consommateurs est donc un enjeu majeur pour la filière, et c’est bien cette problématique qu’entend adresser Eurofins Alimentaire France à travers sa dernière innovation.
En effet, le spécialiste français des prestations d’analyses visant à garantir l’authenticité des aliments, vient d’annoncer le lancement d’une solution commerciale et rapide permettant de vérifier l’authenticité du caractère « bio » de produits agricoles bruts ou peu transformés. Une innovation qui est née au sein du projet de recherche collaboratif TOFoo (True Organic Food), coordonné par Eurofins Alimentaire France, qui regroupe 9 partenaires apportant chacun leurs compétences ainsi qu’un Conseil de Filière regroupant une vingtaine d’acteurs de la filière bio tels qu’Olga, ou encore Biolait et Pronatura.
Une approche non ciblée
Très concrètement, la solution développée par Eurofins Alimentaire France repose sur des bases de données comprenant des centaines d’échantillons de référence bio et conventionnels collectés sur plusieurs années et représentatifs de la diversité de la production française. L’empreinte analytique de ces échantillons a été recueillie au travers de deux approches reflétant leur composition globale : une analyse de la composition totale et des métabolites du produit, et une analyse d’identification de l’origine des molécules via la détermination des isotopes.
L’analyse est multi-technique et non ciblée, par opposition à une approche ciblée consistant à analyser sur un produit donné, chaque ligne du cahier des charges bio (par exemple, la présence de pesticides, d’engrais de synthèse, d’additifs interdits, etc). « Cette solution permet d’aller au-delà des seules analyses ciblées de résidus de pesticides, d’OGM ou de détection d’antibiotiques pour contrôler l’authenticité des produits bio. Grâce à son caractère non ciblé, elle révèle des caractéristiques intrinsèques liées aux pratiques culturales spécifiques de la filière bio, sans se focaliser sur une substance particulière ou sur une famille de molécules », explique Eurofins.
D’abord le lait et les tomates
Les premiers résultats concernent le lait UHT et la tomate, et montrent que pour ces deux produits alimentaires, la combinaison des techniques analytiques et des modèles permet de classer correctement les échantillons. Par ailleurs, des travaux sur d’autres produits alimentaires bruts ou peu transformés et d’autres techniques analytiques sont en cours. De nouveaux résultats sont attendus d’ici fin 2023.