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Crise de la bio : vers la mise en place d’un nouveau plan d’urgence complémentaire ?

Publié le 11 mai 2023
Crise de la bio : vers la mise en place d’un nouveau plan d’urgence complémentaire ?
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire en Commission d’évaluation des politiques publiques (9 mai 2023)

Invité à s’exprimer devant la Commission d’évaluation des politiques publiques relative à la mission Agriculture, mardi 9 mai, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a eu l’occasion de répondre à une question posée par le président de la Commission des Finances, Eric Coquerel, sur le soutien apporté à la bio au cours de l’année 2022 dans un contexte de recul pour le marché de la bio en France . « Ne croyez-vous pas que le bilan 2022 par rapport aux aides à la reconversion et aux aides à la filière sont insuffisants ? », a ainsi interrogé Eric Coquerel.

Une fois passé le constat des difficultés rencontrées par la bio dans l’Hexagone – baisse de la demande, arbitrage des consommateurs plutôt en faveur des circuits courts, contexte inflationniste et répercussions sur le pouvoir d’achat des Français -, Marc Fesneau a déroulé les mesures prioritaires qui ont été prises par son ministère relativement au soutien à la bio. Il est ainsi revenu sur l’aide d’urgence de 10 millions d’euros pour soutenir les exploitants bio, annoncée par Elisabeth Borne dans le cadre du salon de l’Agriculture, et esquissé, disons-le, du bout des lèvres, la possibilité d’une aide complémentaire. Selon le ministre, la première aide d’urgence mise en place « n’avait pas vocation à être un solde de tout compte », mais à « couvrir des besoins immédiats et d’urgence. Je pense notamment aux filières d’élevages de porcs, qu’il faut aider pour éviter les déconversions », et d’ajouter qu’il faut désormais « regarder avec les filières, plutôt dans (le cadre) du budget 2023, pour essayer d’avoir un plan d’urgence complémentaire afin de répondre à l’exigence de la filière bio telle qu’elle est aujourd’hui en difficulté ». A bien écouter M. le ministre, rien de concret encore, mais la possibilité d’un nouveau plan non pas global, mais pouvant faire l’objet d’un pointage vers les filières les plus en difficultés.

Le rôle de la grande distribution

Plus généralement, Marc Fesneau a rappelé la mise en place de la campagne de communication ‘Bio Reflexe’ pilotée par l’Agence Bio, visant à inciter les citoyens « à se tourner vers le bio ». Il a également pointé le rôle de la grande distribution dans le soutien à la filière bio : « la surface (de ventes dédiée) en bio était très importante ces dernières années tant que la croissance était à deux chiffres. Désormais, je vois qu’au moment où c’est en train de (baisser), on réduit les surfaces (de ventes). Et l’on sait très bien à quel point l’exposition des produits est un élément de consommation en particulier dans les grandes surfaces », a-t-il expliqué. Enfin, il a réaffirmé l’enjeu de la commande publique sur le bio, notamment par le biais de l’incitation des collectivités à se tourner vers l’achat de davantage de produits biologiques.

De nombreuses voix s’élèvent depuis plusieurs semaines déjà afin de réclamer un soutien massif de la part de l’État à la filière bio, depuis la FNSEA en passant par les syndicats agricoles – et pas que – de la bio, mais cette dernière intervention du ministre de l’Agriculture semble montrer que le sujet n’est pas encore dans le haut de sa liste des priorités.

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François Deschamps
Rédacteur en chef de Plan Bio
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