Christelle Garnier, porte-parole de l’association Bio Equitable France
Interview

Christelle Garnier

Porte-parole, Association Bio Equitable France
« Ce label est une initiative de marque et d'enseigne, mais aussi une décision de producteurs »
Interview publiée le 21 mai 2020

Un nouveau label valorisant à la fois l’agriculture biologique et le commerce équitable nord-nord, vient de voir le jour. Baptisé « Bio Équitable France », il a été crée sous l’égide de l’association éponyme, qui rassemble 27 groupements agricoles représentant 4 000 producteurs, 26 entreprises de la bio, la Scop Ethiquable ainsi que la coopérative Biocoop et ses quelque 637 magasins. Christelle Garnier, porte-parole de l’association Bio Équitable France et agricultrice bio dans l’Yonne, nous en dévoile la genèse, la philosophie qui anime l’initiative, et ses objectifs.

Comment le label Bio Equitable France a-t-il vu le jour ?

La création du label est née d’une initiative provenant de Biocoop, qui a toujours été proche des producteurs et des consommateurs. Aux débuts de l’enseigne, un cahier des charges interne intégrant les notions du commerce équitable, a été mis en place, prenant en compte les difficultés des agriculteurs français. Ce cahier des charges a été décliné au sein des magasins et notamment à sa marque propre propre « Ensemble ». Or, Biocoop s’est rendu compte que ce cahier des charges pouvait servir de base à un label valorisant l’agriculture biologique d’une part et d’autre part, le commerce équitable nord-nord. Nous nous sommes rapprochés de la Scop Ethiquable, qui était dans le même état d’esprit, notamment avec son propre cahier des charges pour sa marque « Paysans d’Ici » qui met à l’honneur le commerce équitable nord-nord et l’agriculture bio. En phase les uns avec les autres, nous avons alors décidé de mutualiser les cahiers des charges. In fine, c’est une initiative de marque, et d’enseigne, mais aussi une décision de producteurs, qui consiste à ouvrir notre démarche à l’échelle nationale.

Que prévoit ce label dans les grandes lignes et comment les marques peuvent-elles y prétendre ?

Il prévoit évidemment une agriculture 100% biologique, des contrats pluriannuels signés avec les producteurs, et des prix basés sur les coûts de production et non pas sur un cours mondial. Enfin, le label prévoit une prime de développement équivalente à 1% du chiffre d’affaires généré par les ventes des produits labellisés, reversé aux producteurs afin qu’ils puissent investir dans des projets de développement. Pour les marques qui souhaitent en bénéficier, la méthode est simple. Il suffit de prendre contact avec l’association Bio Equitable France et y adhérer, s’approprier le cahier des charges, effectuer son auto-évaluation, une mise en conformité, puis soumettre sa candidature au comité de labellisation qui valide, ou pas, la candidature.

Quels sont vos objectifs ?

Nous voulons que les Français puissent trouver plus facilement des produits cohérents en matière de commerce, y compris en grande distribution. Nous n’avons pas d’objectifs quant au nombre d’acteurs participants, mais nous retirerons une satisfaction lorsque les acteurs déjà engagés pourront déployer le label sur leurs emballages, dont les premiers devraient faire leur apparition à l’automne prochain.

François Deschamps
Rédacteur en chef de Plan Bio

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