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BioDemain devient PourDemain : l’étonnante raison de ce changement de nom

Publié le 16 septembre 2022
BioDemain devient PourDemain : l’étonnante raison de ce changement de nom

Tout le monde ou presque, dans l’univers de la bio, connait BioDemain, la marque des produits « pas encore bio ». Depuis trois ans, l’entreprise sociale aide les agriculteurs qui ont fait le choix de convertir leur exploitation vers l’agriculture biologique, en valorisant aux prix du bio leurs produits, par la transformation et la commercialisation dans le circuit des magasins bio spécialisés. Imaginé par Maxime Durand et Stéphane Delebassé, encore étudiants à l’époque, ce modèle permet aux agriculteurs accompagnés pendant toute la durée de leur conversion vers le bio, de leur garantir des revenus à la hauteur des investissements consentis pour produire en bio. En 2020, BioDemain a séduit 30 agriculteurs, 100 en 2021, et vise l’accompagnement de 500 d’entre eux à la fin de l’année.

Engagée sur une belle lancée depuis sa création, la marque BioDemain a pourtant été contrainte de changer de nom, et s’appelle désormais PourDemain. Un changement de forme qui n’implique aucune modification sur le fond, le modèle qu’a choisi de mettre en place l’entreprise reste le même. La décision, prise sans gaieté de cœur, s’est en quelque sorte imposée d’elle-même aux fondateurs de l’entreprise. Retour en arrière.

Dénoncé par un « gros acteur du marché »

A la fin de l’année 2021, les dirigeants de la jeune pousse sont contactés par la répression des fraudes, suite à « une dénonciation d’un gros acteur du marché », qui reproche à la marque de n’être pas suffisamment claire sur le fait que ses produits ne sont pas bio. Un véritable coup de massue pour les fondateurs de BioDemain : « nous étions encore étudiants lorsqu’on a crée la marque, et on ne connaissait pas bien le marché du bio, se souvient Maxime Durand. Alors on s’était rapprochés de beaucoup d’acteurs pour se renseigner, construire une marque qui soit dans les cases de la réglementation, on avait même vus par nous-mêmes la répression des fraudes ». L’entreprise pense alors à expliciter clairement son modèle sur ses emballages, et choisit en conséquences, un slogan on ne peut plus évocateur, et présent sur tous ses packagings: « Ce produit n’est pas (encore) bio ».

Las, cela n’a vraisemblablement pas été suffisant pour ledit « gros acteur du marché » qui a donc décidé de saisir la DGCCRF. Mais BioDemain tient à se défendre. « Nous avons bataillé et au final, nous aurions peut-être eu gain de causes, confie Maxime Durand, mais nous n’avons pas un gros budget avocat et il fallu choisir où l’on avait envie de mettre notre énergie ». L’événement, sur BioDemain, ses fondateurs et les équipes, est bien évidemment dévastateur. « Entre les menaces d’amendes, les peines de prison évoquées, on s’est demandés si l’on allait continuer l’aventure. Mais la répression des fraudes s’est montrée compréhensive, et très concrètement, on pouvait se mettre au clair dès lors que le mot ‘bio’ n’apparait pas sur nos emballages ».

Ce faisant, au mois d’avril, ils décident de tout changer et donnent ainsi naissance à PourDemain, une renaissance en quelque sorte. Ce changement a impliqué la création de toutes nouvelles étiquettes, sur lesquelles apparaissent l’indication « Filières en conversion bio », et trois pictogrammes apportent des explications sur la démarche de la marque.

Des soutiens de toutes parts

Désormais derrière eux, cet événement va toutefois laisser des traces dans l’esprit des jeunes dirigeants : « On perd notre innocence, j’étais serein avant, je ne le serai plus », confie Maxime Durand qui souligne toutefois avoir reçu beaucoup de soutien, notamment de la part des distributeurs spécialisés comme Naturalia, So.Bio ou Bio C’ Bon. Cette histoire, Maxime Durand l’a aussi évoqué sur le réseau social LinkedIn, à travers un post qui a depuis été vu plus d’un million de fois, liké près de 10 000 fois, et agrémenté de centaines de commentaires de soutien. Un véritable coup de projecteur sur l’entreprise, ses dirigeants, et ses équipes, que n’avait probablement pas anticipé l’indélicat dénonciateur. « C’était important d’être soutenus. On se rémunère pas grand chose, on n’est pas encore rentables, et notre vraie motivation, c’est l’impact qu’on peut avoir », explique Maxime Durand.

Il veut maintenant se tourner vers l’avenir : « le tableau global est positif, l’aventure n’est pas finie ». PourDemain est en croissance, dans un contexte de marché pourtant difficile pour le bio. Cette année, la marque va multiplier par 2,5 son chiffre d’affaires, et l’entreprise peut parallèlement s’appuyer sur sa marque exclusivement destinée à la distribution en GMS : « Transition ». Concernant PourDemain, déjà riche de 16 références différentes, la marque donnera le jour à une nouvelle gamme dès le mois de novembre prochain. Baptisée « Sans Compromis », elle incarne la deuxième phase d’accompagnement de PourDemain avec les agriculteurs, avec des produits désormais biologiques, mais aussi équitables, notés A au Planet-Score et arborant l’indice Siga.

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François Deschamps
Rédacteur en chef de Plan Bio
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