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[BILAN] Biocoop : les premiers signes d’un redémarrage

Mis à jour le 30 octobre 2023
[BILAN] Biocoop : les premiers signes d’un redémarrage

C’est un signal positif émanant du numéro 1 des distributeurs bio spécialisés en France. Chiffre d’affaires, panier moyen, fréquentation en magasins, volume de produits vendus… a l’occasion d’une conférence de presse, mardi 24 octobre, la coopérative Biocoop a dressé un état des lieux des huit derniers mois de l’année, avec des indicateurs qui commencent peu à peu à repasser dans le vert. En effet, au cours de cette période (à fin août), l’enseigne a enregistré une légère augmentation de chiffre d’affaires, de +2%, « soutenue par la hausse du panier moyen et une augmentation de la fréquentation en magasins », précise la directrice marketing de Biocoop, Claire Bourdon.

Du côté des volumes, indicateur davantage significatif dans un contexte de hausse des prix ayant tendance à générer mécaniquement une progression en valeur, et après un atterrissage autour de -5% à -6% a la fin du mois d’août, la coopérative constate des volumes de ventes stables mais qui repartent à la hausse depuis 2 mois.

Parallèlement, Biocoop affirme continuer à gagner du terrain sur ses concurrents, et annonce un gain de part de marché de +1,9 point en valeur. « Les leaders (sur leur secteur) qui continuent à gagner des parts de marché, c’est assez rare, et cela témoigne de bases solides », explique Claire Bourdon, « Nous avons la chance d’avoir des clients ‘consom’acteurs’ qui n’ont pas renoncé au bio a cause de l’inflation ». Selon les données de l’enseigne, ses clients réalisent en effet deux tiers de leurs achats spécialisés dans ses magasins, et plus de la moitié d’entre eux revient en magasin d’un mois sur l’autre.

Par ailleurs, l’entreprise s’enthousiasme de voir une nouvelle dynamique autour des ouvertures de magasins, avec 9 nouveaux points de vente qui ont ouvert depuis le début d’année. Au total, le parc de magasins Biocoop se compose de 742 points de vente contre 751 au mois de mars dernier, affichant ainsi un solde négatif entre les ouvertures et les fermetures. Pour rappel, fin 2022, l’enseigne comptait un parc composé de 765 points de vente, et en 2022, 42 points de vente avaient vu le jour, tandis que parallèlement, 36 avaient été fermés.

Autre indicateur qui tient là plutôt d’un relais de croissance, les ventes en ligne, certes embryonnaires dans l’activité de l’entreprise, sont toutefois engagées sur une croissance de +22%, avec une plus forte augmentation pour les magasins qui proposent la livraison à domicile que parmi ceux qui se contentent de proposer un service de clic&collect. Rappelons ici que chez Biocoop, chaque magasin est libre de mettre en place ou non un site marchand, et que ce dernier est opéré par le point de vente auquel il est rattaché. Au total, pas moins de 322 magasins sur 742 en sont équipés.

Une inflation contenue, mais qui affecte la rentabilité

Avec un panier moyen de 30 euros, en légère progression du fait notamment de l’inflation, Biocoop continue de maintenir ses efforts autour des prix. « Le sujet de l’accessibilité prix est l’un des piliers de Biocoop, avec pour principe de rendre la bio accessible au plus grand nombre », souligne Philippe Bernard, directeur de l’offre chez Biocoop.

Impacté par des hausse des prix comme toutes les enseignes alimentaires, la coopérative dit malgré tout avoir connu une inflation plus faible que sur le reste du marché bio, d’abord de +6% entre 2021 et 2022,  puis de +9% sur un an à fin août 2023, « contre +20% pour le marché bio au sens large incluant les GMS », note Philippe Bernard.

A titre d’exemple, si les prix des pâtes ont progressé en France en moyenne de +38% – incluant les produits conventionnels -, chez Biocoop, ils n’ont augmenté ‘que’ de +23%. Selon Philippe Bernard, la hausse des prix a été contenu grâce à : « un portefeuille de fournisseurs composé à 85% de TPE/PME, des partenariats de longue date, des approvisionnements essentiellement réalisés en France, et un travail sur l’optimisation des marges ». Avec pour effet, une rentabilité à l’échelle de la coopérative qui s’en trouve en revanche impactée, Biocoop confiant du bout des lèvres une rentabilité moindre que lors des années précédentes.

Baisse des prix, encore trop tôt pour l’affirmer

Tandis que les traditionnelles négociations commerciales s’approchent à grand pas, et qu’une partie de la distribution et de la grande distribution met la pression sur les fournisseurs pour répercuter des baisses de prix des matières premières sur les tarifs de leurs produits, Biocoop se montre prudent quant à donner une tendance pour l’année 2024. « Ce ne serait pas sérieux de dire que les prix vont baisser en 2024 chez Biocoop », confie Philippe Bernard, d’autant que ce dernier explique ne pas avoir encore reçu tous les tarifs révisés de ses fournisseurs.

Il n’en reste pas moins que la coopérative veut réaffirmer son engagement en faveur de l’accessibilité du bio, avec notamment sa MDD, bien positionnée en termes de prix, et qui pèse environ 15% de son chiffre d’affaires pour quelque 580 références, dont 494 dans l’alimentaire. Aussi, le distributeur va continuer de proposer une offre de 500 produits du quotidien encadrés par « un prix maximum » que les magasins sont théoriquement tenus de ne pas dépasser, dont 150 à « prix engagés » et sur lesquels l’enseigne estime être 10% moins cher que ses concurrents, mais environ 5% plus cher que la bio des GMS. Biocoop va aussi maintenir sa dynamique autour des promotions, qui représentent environ 5% de son activité en valeur, mais pour lesquelles les ventes progressent de +20%.

Reste désormais à savoir quel visage va arborer la future gouvernance du distributeur. Avec le départ de son directeur général, et un changement de présidence, Biocoop doit se trouver de nouvelles personnalités pour incarner la feuille de route que la coopérative a tracé jusqu’en 2025. Une assemblée générale de l’entreprise est notamment prévue pour le mois de janvier prochain, avec dans la foulée, l’élection d’un nouveau ou d’une nouvelle présidente par son conseil d’administration, et seulement alors, la nomination d’un directeur général, qui devra en reprendre les rênes dans un contexte qui pourrait alors commencer à, doucement, entrevoir une sortie de tunnel.

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François Deschamps
Journaliste - Partner
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