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Avec son « Poison d’Avril », Biocoop crée la polémique sur les réseaux sociaux

Publié le 11 avril 2023
Avec son « Poison d’Avril », Biocoop crée la polémique sur les réseaux sociaux

Habituée des campagnes de communication choc, la coopérative Biocoop a profité du 1er avril pour diffuser un poisson d’avril qui a crée la polémique sur les réseaux sociaux. Intitulée « Poison d’Avril », la communication de l’enseigne reposait sur un seul visuel, mettant en scène un tracteur diffusant un traitement sur un champ, accompagné de la mention : « Aujourd’hui, comme tout au long de l’année, les pesticides chimiques de synthèse continuent de nous empoisonner. Et malheureusement, ce n’est pas une blague ».

Publié sous la forme d’un post sur Facebook, Twitter, et LinkedIn, cette opération a eu le mérite de (re)créer le débat, à la faveur d’une bonne visibilité puisqu’il a été commenté près de 300 fois sur Twitter et a reçu 87 likes, quant à LinkedIn, il a reçu près de 250 « like », a fait l’objet de 33 commentaires et 35 republications. Et c’est sans compter sur les utilisateurs de Twitter et de LinkedIn qui l’ont re-publié à leur compte, assorti d’un commentaire personnel suscitant par la même de nouvelles interactions entre utilisateurs. Du côté du réseau social Facebook en revanche, peu de réactions notables.

Pour autant qu’elle est provocatrice, et peut s’avérer clivante, la communication de Biocoop en a irrité plus d’un.e, plus ou moins véhéments à l’égard de l’entreprise, et parfois même de ses dirigeants, pris à parti par certains commentateurs, dont les profils très variés vont du consommateur en passant par l’agriculteur, parfois bio, le chef d’entreprise, tendanceur ou journaliste.

Opposer les “bons” aux “mauvais” agriculteurs

Dans les grandes lignes, il est reproché à l’enseigne une vision binaire, opposant d’une part les bons agriculteurs – ceux qui produisent en bio -, et d’autre part les mauvais, à savoir les exploitants du conventionnel. Et de vouloir briller en jetant le discrédit sur les exploitants du conventionnel.

Autre critique redondante, celle de la science VS la non-science, considérant que la première a démontré l’innocuité des pesticides chimiques, dès lors qu’ils sont utilisés dans le cadre réglementaire, la seconde étant systématiquement présentée comme l’apanage des défenseurs de l’agriculture biologique.

En effet, ces derniers ne seraient que de simples croyants, dogmatiques, plutôt que des sachants, incapables au fond d’imaginer qu’une zone grise existe entre des présumé tout blancs d’un côté et tout noirs de l’autre, au milieu desquels figurent un grand nombre d’agriculteurs inscrits dans une démarche de progression. En réalité, ces attaques dont a fait l’objet Biocoop, cristallisent et concentrent les principaux reproches fait à l’agriculture biologique, ainsi qu’au bio en général.

On voit assez clairement que parmi les critiques adressées à l’enseigne se dégage un sujet autour de la forme employée par la coopérative, et d’autre part, un sujet sur le fond. Les deux étant bien souvent entre-mêlés parmi les commentaires, si bien que les réponses apportées ou les arguments opposables par les uns auprès des autres n’ont d’autres effets que de nourrir des incompréhensions mutuelles, aboutissant à des échanges plus ou moins stériles.

Pour autant, fallait-il s’attendre à un autre type de communication de la part de Biocoop ? Probablement pas. La coopérative a coutume des campagnes coup de poing, quitte à en froisser quelques uns, pour ne pas dire beaucoup, au passage. L’entreprise déroule en réalité son plan de communication consistant à osciller entre l’idée de dénoncer ce qu’elle estime critiquable, et de se positionner comme un apporteur de solutions par ailleurs. Cette dynamique se veut en réalité en cohérence avec le positionnement de commerçant militant de la bio à travers une posture dont elle n’a jamais fait mystère : celle de la radicalité.

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François Deschamps
Rédacteur en chef de Plan Bio
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