Des aides qui peinent à arriver sur les comptes en banques des exploitants et qui mettent en péril l’agriculture biologique. Dans un contexte de stagnation – après une forte baisse – de la consommation de produits biologiques, et d’un malaise dans le monde agricole qui s’est largement manifesté il y a plusieurs semaines, l’agriculture biologique est doublement pénalisée. Alors que le gouvernement a récemment annoncé relever le montant des aides destinées aux fermes bio, ces dernières attendent toujours d’être payées, et progressivement, la colère monte.
A la fin du mois de mai dernier, la fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) avait déjà tiré la sonnette d’alarme en se réunissant avec des exploitants bio devant le siège de l’Agence des services et paiements à Limoges, afin d’exprimer leur ras-le-bol face au traitement des aides bio de la Politique agricole commune (PAC).
Le 18 juin dernier, c’est cette fois le président de la puissante Fnsea, Arnaud Rousseau, qui expliquait au micro de RTL que les agriculteurs engagés en bio avaient déclarés leurs demandes d’aides provenant de la PAC il y a plus d’un an, mais qu’environ 20% d’entre eux n’avaient toujours rien touché. « Aujourd’hui, il y a environ 5 à 10 000 dossiers qui ne sont pas payés ou partiellement payés », Or il rappelle par ailleurs que le Premier ministre, Gabriel Attal, s’était engagé « à tout payer au 15 mars, pour (nous) dire ensuite tout sauf les aides bio. Et au moment où je vous parle, ce n’est pas tenable ».
Hier, la Confédération paysanne est allée encore un cran au-dessus, en mettant l’État en demeure de régler les sommes dues d’ici le 30 juin prochain. Une échéance que le syndicat n’a pas choisi au hasard, faisant valoir qu’il s’agit là de « la date butoir réglementaire », et qu’en cas de non-paiement, « des pénalités financières s’appliquent aux États membres, comme prévu par le règlement de l’Union européenne ». Parallèlement à la mobilisation des syndicats agricoles, des initiatives plus isolées émergent, à l’instar d’un regroupement de quelques exploitants bio qui, sur les réseaux sociaux, se mettent en scène dans une vidéo, pancartes à la main, dénonçant le fait d’être les derniers à être payés des aides de la PAC.